🖼️ La Mort Est Du Domaine De La Foi

Lesvisages de la mort, récit d'un laveur de mort d'après Nabil Al-'Awdi et 'Abbas Battawi: Cet ouvrage met en avant les témoignages d'un laveur de mort. E tant un domaine peu connu, la toilette mortuaire est ici expliquée par les expériences qu'a vécues un laveur de mort. Il est expliqué la manière, dont ils sont lavé, dont ils partent, Domainede la tombe Les dieux de la tombe veillent sur la frontière entre la vie et la mort. Pour ces déités, la mort et l'au-delà sont une partie fondamentale du multivers. Pour eux, résister à la mort ou déranger le repos des morts est une abomination. Les dieux de la tombe incluent Kelemvor, Wee Jas, les esprits ancestraux de la cour Aurisque de paraître téméraire, nous allons entreprendre une nouvelle enquête dans la tradition des cinq premiers siècles — ou plutôt jusqu'en 55o, car c'est jusque-là que nous entendons aller — et interroger cette tradition sur ces deux points : la mort de la Sainte Vierge et son Assomption glorieuse au ciel en corps et en âme. ENFRANCE, PEU D’ŒUVRES CINÉMATOGRAPHIQUES APPARTIENNENT AU DOMAINE PUBLIC. En France, une œuvre tombe dans le domaine public soixante-dix ans après la mort de son auteur. A l’étranger, les durées sont souvent plus courtes (cinquante ans en Inde par exemple). Or le cas du cinéma est particulier car on peut considérer qu’un film AnneTuffigo est médium. Elle partage sa vie entre des consultations individuelles à son cabinet parisien, des médiumnités publiques et leconférences qu’elle organise à travers toute la France. Elle intervient régulièrement dans les médias, par le biais de la radio où elle anime des émissions sur le contact avec les défunts ou sur Unegrande partie de l’activité de la ville de Jérusalem était organisée autour de l’économie des pèlerinages. 2 – Quel jour a eu lieu l’arrestation ? Les quatre évangiles sont d’accord pour fixer la mort de Jésus un vendredi, lors des célébrations de la Pâque juive. Pour les trois premiers évangiles, le vendredi est le jour de la Pâque, le 15 nisan, alors que dans l 13 - La mort physique, une fois la colère de Dieu passée. L’abîme traversé, l’expiation faite sous l’anathème, Jésus retrouve la communion avec son Dieu. Il lui reste à mourir physiquement, non point sous la colère, elle est passée, mais il lui faut « accomplir sa mort » Lhistoire fait question à la foi et la stimule. La foi chrétienne proclame que Jésus est le Fils de Dieu. Mais l’histoire montre, apparemment, que Jésus n’a pas eu la préoccupation de s’affirmer tel. Bien plus, à ses origines, la prédication chrétienne paraît négliger, au profit d’autres insistances, cette affirmation de foi à nos yeux si centrale. Et qui est en tout cas Cest cette explication causa-liste de la délinquance qui a triomphé durant la seconde moitié du XXe siècle dans bien des pays et qui y Ibc43. La religion est un phénomène culturel qui présente à la fois un caractère individuel et une dimension collective. Si la foi croyance qui dépasse la raison s'oppose à la raison, elles ont tout de même des liens. La religion crée du lien social, apporte un remède face à la dureté de la vie ou à l'angoisse de la mort. Son universalité invite à questionner son origine. IL'homme et son rapport à la religion La religion est le propre de l'homme et désigne tout autant la croyance individuelle de l'être humain que la communauté religieuse. On peut reconnaître le fait religieux à certaines caractéristiques. ADéfinir la religion La notion de religion recouvre un ensemble de réalités. Elle désigne la foi d'un individu mais également l'identité culturelle partagée avec une communauté. L'étymologie du mot religion » est multiple Religare signifie relier » la religion relie l'homme à Dieu et rassembler » les hommes entre eux. Religere signifie recueillir » cela renvoie à l'idée d'observance, de scrupule. La religion peut signifier la croyance, c'est-à-dire quelles sont les convictions en lesquelles on croit. En tant que croyance, la religion renvoie à la foi, en ce que l'on croit que l'on ne peut pas prouver, pas démontrer. Croyance La croyance est un acte de confiance, c'est l'action d'être certain que quelque chose existe ou va arriver, c'est la certitude par laquelle l'esprit admet quelque chose. La croyance n'est pas forcément religieuse. Foi La foi est synonyme de croyance, et plus particulièrement de croyance religieuse. La foi désigne le fait de croire ce qui dépasse la raison. La religion exprime également l'identité culturelle, c'est-à-dire la communauté religieuse à laquelle on appartient. En ce sens, la religion s'entend comme la pratique de rites, de cultes. La religion est donc à la fois un système de croyances auquel un individu adhère et une notion de communauté religieuse et culturelle. La religion apparaît surtout comme étant propre à l'homme. L'être humain est le seul être vivant à procéder à des cérémonies mortuaires. On retrouve même des traces de cultes que les hommes vouaient aux morts durant la Préhistoire. En ce sens, l'homme semble donc être un animal religieux. Par ailleurs, la religion a un lien avec la mort, et plus précisément avec la conscience qu'a l'homme d'être mortel. BLes caractéristiques du fait religieux On parle de fait religieux pour caractériser non pas le sentiment ou la croyance qu'éprouve un individu à l'égard de sa foi, mais pour désigner les occurrences, dans la culture, de ces croyances. Pour distinguer ce qui relève du religieux et ce qui n'en relève pas, il est possible d'utiliser la distinction entre le sacré et le profane. Dans son travail sur la religion, le sociologue Émile Durkheim insiste sur cette séparation qui s'opère dans la société entre les choses relevant du domaine du sacré et celles relevant du domaine du profane. Sacré Le sacré regroupe les choses, les lieux, les objets, les personnes ou les moments qu'une culture donne à interpréter comme autant de manifestations d'une puissance supérieure, bénéfique ou maléfique. Profane Le profane est tout simplement le non-sacré. Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Église, tous ceux qui y adhèrent. »Les Formes élémentaires de la vie religieuse le système totémique en AustralieCe sur quoi insiste Durkheim ici, c'est la division du monde entre les réalités sacrées et les réalités profanes. Pour lui, cette distinction constitue le dénominateur commun de toutes les insiste sur un autre aspect de la religion son caractère unificateur. En effet, pour lui, la religion ne fait pas que proposer une distinction entre le sacré et le profane, elle est aussi ce qui permet aux hommes de constituer une communauté. Nous ne rencontrons pas, dans l'histoire, de religion sans Église. Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées qui unissent en une même communauté morale tous ceux qui y adhèrent. »Les Formes élémentaires de la vie religieuse le système totémique en AustralieDans cette citation, Durkheim souligne qu'une religion est nécessairement collective. Cette propriété suit de la définition de la religion comme ensemble solidaire de croyances et de rites, c'est-à-dire impliquant une communauté. C'est cette communauté qu'il appelle Église ». Pour Durkheim, une religion est donc toujours l'affaire d'une communauté qui y adhère. Ce n'est pas un simple système de pensées. De plus, il n'y a pas non plus de religion au sens sociologique du terme sans pratique religieuse, c'est-à-dire sans rituels. Du point de vue sociologique, la religion est donc un ensemble de pratiques et de rites communs à une communauté qui y adhère et qui repose, au sein d'une même société, sur la distinction du sacré et du profane. CLes différentes positions sur le fait religieux Concernant le fait religieux, il existe plusieurs positions on peut être athée, agnostique ou bien croyant. Athéisme L'athéisme est le fait de ne pas croire en Dieu. Agnosticisme L'agnosticisme est le fait de douter de l'existence de Dieu, c'est affirmer qu'on ne peut que spéculer sur son existence. IILes liens entre foi et raison La foi et la raison peuvent s'opposer, mais on peut également trouver des liens entre les deux, des connexions. AL'opposition entre foi et raison On oppose souvent foi et raison, comme s'il existait deux sphères distinctes. 1Des définitions opposées La foi traduit la confiance en Dieu, l'obéissance de celui qui croit en une force supérieure, même s'il ne comprend pas tout. La raison repose sur des preuves, sur la justification, elle ne repose pas sur une croyance. Étymologiquement, la foi du latin fides signifie la confiance. Ainsi, le fidèle est celui qui s'en remet intégralement à Dieu, même s'il ne peut prouver son existence ni déchiffrer sa volonté. Dans la Bible, Abraham obéit lorsque Dieu lui demande de sacrifier Isaac, son fils unique, même s'il ne sait pas quelle sera l'utilité de son acte. En ce sens, la foi semble bien s'opposer au savoir et la raison, qui exigent preuve et justification. Mais ce qui caractérise plus encore cette opposition entre la foi et le savoir tient probablement au caractère absolument certain des vérités révélées, là où les vérités proposées par les sciences ont conscience de leur caractère provisoire. Bertrand Russell insiste sur cette différence entre une croyance religieuse et une théorie scientifique. Science et Religion, Religion and Sciencetrad. Philippe-Roger Mantoux, Paris, © Gallimard, coll. Folio essais 1990, 1935 Alors que la vérité religieuse est révélée une fois pour toutes et est tenue pour toujours absolument vraie, la science sait qu'elle ne peut prétendre ni à un savoir exact ni à une connaissance entière achevée du l'on oppose foi et raison, c'est également à cause de la misologie des théologiens ceux qui étudient les questions religieuses, c'est-à-dire leur haine de la raison. La raison est considérée comme impie, comme rejetant la religion. 2La séparation en deux sphères Si l'on peut accuser la foi de prétendre délivrer des vérités certaines dans le domaine du savoir, il est aussi possible de souligner que, pour ce qui est du domaine de la foi, la raison n'a pas à intervenir. Autrement dit, il importerait de délimiter strictement ces domaines que constituent la foi et le savoir. Blaise Pascal insiste largement sur cette distinction. Selon lui, foi et savoir sont deux ordres distincts qu'il ne convient généralement pas de faire se rejoindre. Concernant la foi, il souligne qu'elle ne peut pas être l'objet d'un raisonnement ou d'une conviction la foi se sent avec le cœur, elle ne peut faire l'objet de démonstration rationnelle. Ainsi, si la foi doit être évacuée du domaine de la connaissance, la raison doit, dans le domaine de la foi, et même de certains principes fondamentaux, céder sa place au cœur. BLes connexions entre religion et raison Il existe des connexions entre religion et raison ainsi, on peut penser que la religion et la raison expriment différemment la vérité, ou encore que la raison permet d'éclairer la religion. 1Deux façons différentes d'exprimer la même chose Les liens entre les vérités issues de la foi et celles formulées par la raison ne doivent pas nécessairement être pensés en termes d'exclusion. Il est en effet possible de penser que la religion et la raison constituent deux façons différentes d'exprimer la vérité, sans qu'il y ait nécessairement à choisir entre l'une ou l'autre. C'est en un sens l'idée qu'exprime le philosophe Alain. En effet, celui-ci s'attache à produire une interprétation rationnelle de la religion. Pour lui, les religions ne seraient que l'expression métaphorique de ce que la philosophie exprime sous forme de concepts. On peut penser que la parabole du Bon Samaritain dans la Bible qui illustre le devoir d'être bon envers son prochain est l'expression métaphorique de l'impératif catégorique théorisé par Emmanuel Kant Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen ». Les dieux sont nos métaphores, et nos métaphores sont nos pensées. »En fait, les vérités de la religion et les vérités de la raison seraient les mêmes, simplement exprimées sous des formes différentes. 2La raison pour éclairer la religion Pour Averroès, la vraie religiosité implique l'usage de la raison le philosophe est celui qui voit les vérités sans voile, et leur connaissance est le culte qu'il rend à Dieu. Pour Averroès, la foi et la raison ne peuvent pas être contraires elles sont les deux expressions possibles de la vérité. Pourtant, il arrive souvent que les vérités de la foi et celles de la raison se contredisent. En réalité, cette contradiction n'est qu'apparente c'est que la vérité, dans le discours religieux, c'est-à-dire issu des textes sacrés, est recouverte d'un voile. La solution pour accéder à la vérité est alors de faire usage de sa raison, qui est la meilleure part de l'homme. Ainsi, lorsqu'il y a un conflit entre la religion et la raison, il revient à l'homme d'interpréter le texte sacré, afin qu'il s'accorde aux énoncés de la raison. C'est donc le recours à l'interprétation qui permet de résoudre les oppositions apparentes. Au siècle des Lumières, la raison va aussi tenter de rendre la religion plus rationnelle. En effet, à un moment où la raison tente d'affirmer son autonomie par rapport à la religion, de nombreux philosophes sont amenés à critiquer l'absurdité de certains dogmes et à vivement condamner l'intolérance et l'oppression dont est responsable une certaine forme de religion. Voltaire, dans le conte philosophique Candide, fait la critique de certaines formes de religion le rigorisme hollandais, l'Inquisition espagnole ou les jésuites au écrite par plusieurs philosophes des Lumières et dirigée par Diderot, présente des critiques massives de la religion. Sans être pour autant athées, les philosophes préconisaient le retour à une religion naturelle débarrassée de certains rites inutiles et de certaines croyances qu'ils jugeaient absurdes. La religion naturelle s'oppose à la fois aux religions instituées, c'est-à-dire aux institutions liées à une religion telles que le clergé et l'Église, et aux religions révélées, c'est-à-dire aux vérités auxquelles doit adhérer le croyant. La religion naturelle prône donc un rapport immédiat à Dieu et préconise l'usage de la raison à deux niveaux pour déceler la présence de Dieu dans le monde, à travers les lois de la nature, et pour adopter une attitude morale dans la conduite de sa vie. Il s'agit donc d'une forme de déisme, prônant l'existence d'une morale universelle celle que nous enseigne la raison. Ainsi, les enseignements de la religion naturelle sont accessibles à l'homme par l'usage de sa seule raison. Déisme Le déisme est une doctrine selon laquelle la raison peut permettre d'accéder à la connaissance de l'existence de Dieu, sans accepter une religion sa Lettre sur la tolérance, John Locke distingue très clairement les attributions de l'État, en insistant sur le fait que ce n'est pas à lui de prendre en charge l'âme des sujets. Dans un moment de l'histoire du Royaume-Uni marqué par d'importants conflits religieux, Locke entend dans cette lettre plaider en faveur de la tolérance des diverses religions au sein de l'État. Ainsi, il est essentiel pour lui de reconnaître qu'en matière de pratique religieuse comme de croyance, le choix doit être laissé à chaque individu. En un sens, Locke ouvre ainsi la voie à la reconnaissance de la neutralité de l'État en matière de religion. IIILes raisons de l'universalité de la religion La religion est universelle pour plusieurs raisons. L'une d'elles est qu'elle permet de donner un sens à la mort. Elle crée également du lien social. Enfin, la religion donne une réponse à la dureté de la vie. ALe besoin de donner du sens à la mort Qu'on la considère dans sa dimension individuelle la croyance, ou bien dans sa dimension collective ensemble de pratiques et de croyances propres à une société ou communauté donnée, la religion apparaît comme un phénomène universel. Comment expliquer ce besoin universel de trouver du sens à l'existence par le biais de la religion ? Il est possible de dire, avec Sigmund Freud, que la religion répond à un besoin psychologique de l'homme face à sa finitude, c'est-à-dire sa conscience d'être mortel. En effet, selon lui, la religion est une croyance qui découle de trois désirs fondamentaux Un besoin affectif de protection Dieu apparaît alors comme une sorte de projection de la figure du père. Un besoin intellectuel de compréhension du monde et de soi-même La religion se propose ainsi d'apporter une réponse aux grandes questions métaphysiques que se pose l'homme Quelle est l'origine du monde ? Quel est le sens de la vie ?. Enfin, un besoin moral de justice C'est ce qu'exprime l'image du Jugement dernier, tout comme l'idée d'un paradis, d'un enfer, et d'un dieu qui voit tous les actes des hommes et sonde leurs intentions. Les idées religieuses qui professent d'être des dogmes, ne sont pas le résidu de l'expérience ou le résultat final de la réflexion elles sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité ; le secret de leur force est la force de ces désirs. »Contrairement à l'idée selon laquelle les dogmes religieux exprimeraient une forme de sagesse pratique, le résultat de l'expérience ou de la réflexion, Freud affirme ici qu'il s'agit d'illusions. Plus précisément, ces dogmes religieux, traductions de désirs enracinés dans la nature de l'homme, tiennent justement leur force de la puissance des désirs dont ils sont issus. BLa création d'un lien social Outre l'aspect psychologique, le caractère universel du fait religieux tient peut-être aussi à son rôle dans la constitution d'une société. Comme le souligne Durkheim dans Les Formes élémentaires de la vie religieuse, la religion est essentiellement une forme de lien social. En d'autres termes, la religion est ce qui lie les hommes entre eux à l'intérieur d'une société donnée. Il est néanmoins possible de souligner une lente disparition de cette forme du lien social, dans la mesure où s'effectue un transfert de la religiosité dans la sphère privée/individuelle. Marcel Gauchet l'évoque notamment dans Le Désenchantement du monde 1985. Il y montre ainsi que les sociétés occidentales modernes sont sécularisées et sont donc en train de sortir de la religion. En effet, le phénomène religieux relève de plus en plus d'un choix individuel, tandis que la société tend à se structurer en dehors de toute référence à une communauté religieuse. CUne réponse à la dureté de la vie Il est enfin possible de suggérer que la religion constitue une réponse à la dureté des conditions d'existence. C'est ce que veut dire Karl Marx, lorsqu'il énonce que la religion est l'opium du peuple ». En effet, la religion naît dans un contexte de misère matérielle, d'incapacité à maîtriser les conditions d'existence. La religion fonctionnerait ainsi comme une drogue, car en prétendant délivrer l'homme de la sensation de souffrance, en lui promettant une vie meilleure après la mort, elle lui donne de l'espoir. Or, elle ne le délivre pas des causes réelles de sa souffrance au contraire, elle le maintient dans l'inaction et l'empêche ainsi de se révolter contre une situation inacceptable. Elle sert de bonheur illusoire du peuple » afin de consoler les hommes de la misère réelle. La religion se révèle être surtout, selon Marx, l'instrument utilisé par la classe dominante pour endormir » les prolétaires en leur faisant croire à l'avènement d'un monde meilleur, dans un au-delà imaginaire. La religion est la théorie universelle de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, le fondement universel de sa consolation et de sa justification. »Contribution à la critique de la philosophie du droit de HegelLa religion prétend justifier l'existence du monde tel qu'il est en renvoyant le bonheur à la vie après la mort. Lacan et la mort Un petit passage de l’intervention de Lacan à Louvain est assez instructif sur sa position philosophique au sujet de la mort. La mort est un produit de la pensée et de la croyance La mort… est du domaine de la foi. Vous avez bien raison de croire que vous allez mourir, bien sûr. Ca vous soutient ! Si vous n’y croyez pas, est-ce que vous pourriez supporter la vie que vous avez ? Si on n’était pas solidement appuyé sur cette certitude que ça finira… est-ce que vous pourriez supporter cette histoire ? Néanmoins, ce n’est qu’un acte de foi. Le comble du comble, c’est que vous n’en êtes pas sûr ! Pourquoi il n’y en aurait pas un ou une qui vivrait jusqu’à cent cinquante ans. Mais, enfin quand même, c’est là que la foi reprend sa force. Alors au milieu de ça, vous savez que ce que je vous dis là, c’est parce que…et bien, c’est que j’ai vu ça, hein. Il y a une de mes patientes, il y a très longtemps, de sorte qu’on en entendra plus parler, sans ça, je ne raconterais pas son histoire. Elle a rêvé un jour, comme ça, que l’existence rejaillirait toujours d’elle-même » ! Le rêve pascalien d’une infinité de vie se succédant à elles-mêmes sans fin possible. Elle s’est réveillée presque folle ! Elle m’a raconté ça, bien sûr que je ne trouvais pas ça drôle. Seulement voilà, la vie, ça s’est solide. C’est sur quoi nous vivons justement. La vie alors, dès qu’on commence à en parler comme telle. Bien sûr, nous vivons, ça c’est pas douteux, on s’aperçoit même à chaque instant. Il s’agit de la pensée, prendre la vie comme concept ». Source sur vidéo extraits vidéo le 30 mars 2007 Loi du 9 octobre 1981 portant abolition de la peine de mort La peine de mort est abolie Le vote de l'Assemblée nationale 17 et 18 septembre 1981 les députés se déterminent Parce qu'aucun homme n'est totalement responsable, parce qu'aucune justice ne peut être absolument infaillible, la peine de mort est moralement inacceptable » Robert Badinter, garde des Sceaux A la barbarie du crime ne doit pas répondre la "barbarie" du châtiment. Mesdames, messieurs, c'est entre vos mains que repose aujourd'hui le sort de quelques-uns. Ils sont peu de chose à côté de l'image que nous voulons donner de la France, du respect que nous souhaitons pour elle. Ils ne sont rien, sauf peut-être pour ceux qui ont, à quelques instants de leur vie, côtoyé ces hommes ou ces femmes partant à l'échafaud. Ce n'est pas un acte de courage qui vous est demandé, c'est un acte de foi, un acte de foi en l'homme et je suis persuadé que l'immense majorité de ceux qui, sur ces bancs ont réfléchi avec moi, souhaitera comme moi que soit abolie la peine capitale. Raymond Forni, président et rapporteur de la commission des lois [Tables nominatives des interventions de Raymond Forni devant l'Assemblée nationale] En fait, ceux qui croient à la valeur dissuasive de la peine de mort, méconnaissent la vérité humaine. La passion criminelle n'est pas plus arrêtée par la peur de la mort que d'autres passions ne le sont qui, celles-là, sont nobles. Et si la peur de la mort arrêtait les hommes, vous n'auriez ni grands soldats, ni grands sportifs. Nous les admirons, mais ils n'hésitent pas devant la mort. D'autres, emportés par d'autres passions, n'hésitent pas non plus. C'est seulement pour la peine de mort qu'on invente l'idée que la peur de la mort retient l'homme dans ses passions extrêmes. Ce n'est pas exact. Et, puisqu'on vient de prononcer le nom de deux condamnés à mort qui ont été exécutés, je vous dirai pourquoi, plus qu'aucun autre, je puis affirmer qu'il n'y a pas dans la peine de mort de valeur dissuasive sachez bien que dans la foule qui autour du palais de justice de Troyes, criait au passage de Buffet et de Bontems A mort Buffet ! A mort Bontems ! », se trouvait un jeune homme qui s'appelait Patrick Henry. Croyez-moi, à ma stupéfaction, quand je l'ai appris, j'ai compris ce que pouvait signifier, ce jour-là, la valeur dissuasive de la peine de mort ! Le choix qui s'offre à vos consciences est donc clair ou notre société refuse une justice qui tue et accepte d'assumer au nom de ses valeurs fondamentales - celles qui l'ont faite grande et respectée entre toutes - la vie de ceux qui font horreur, déments ou criminels ou les deux à la fois, et c'est le choix de l'abolition ; ou cette société croit, en dépit de l'expérience des siècles, faire disparaître le crime avec le criminel, et c'est l'élimination. Cette justice d'élimination, cette justice d'angoisse et de mort, décidée avec sa marge de hasard, nous la refusons. nous la refusons parce qu'elle est pour nous l'anti-justice, parce qu'elle est la passion et la peur triomphant de la raison et de l'humanité. Robert Badinter, garde des Sceaux Depuis 1974, il y a eu en France trois exécutions capitales, alors que plus de huit mille crimes, susceptibles juridiquement d'amener les criminels à l'échafaud, avaient été commis. "L'affaire est entendue, la peine de mort est à l'agonie, elle est même sans doute déjà morte. Il ne manque que le constat officiel du décès", écrivais-je en 1979. Oui, c'est la vérité ! Et j'ai entendu avec plaisir, monsieur le ministre, cet après-midi, de votre part, dans une de vos prosopopées, comme l'écho de ce que j'écrivais moi-même "En cinq ans, l'on a cru bon de faire tomber trois têtes. Mais qu'est-ce que ces trois têtes ont donné à la France ? Se sent-elle plus en sécurité, une fois ces trois têtes coupées ? Plus protégée ? Mieux policée ? Mieux administrée ? Mieux comprise ? Est-ce ainsi que l'on veut faire reculer les vols dans les couloirs du métro et les agressions de personnes âgées ou les incendies de forêt ? Tout cela est dérisoire et ne résiste pas à l'examen. On ne gouverne pas un pays en coupant trois têtes tous les cinq ans ! On en coupe une ou deux par semaine - comme Charles X ou Napoléon III - ou on n'en coupe plus, parce qu'on n'y croit plus et on essaie de trouver autre chose". C'est à trouver autre chose que je vous convie aujourd'hui, à trouver un autre système carcéral, une autre conception des délits et des peines ». Que le Parlement, au moment où il dresse le constat de décès de la Reine Morte, de cette Inès de Castro putride qui a si longtemps encombré les codes, se dise, avec courage et regardant l'avenir avec ce poète et ce prophète qu'était Jules Verne Tout ce qui a été fait de grand dans le monde a été fait au nom d'espérances exagérées ! » Pierre Bas [Tables nominatives des interventions de Pierre Bas devant l'Assemblée nationale] La justice est rendue au nom du peuple français. Pour ce qui me concerne, pas seulement comme député mais comme individu, je ne peux pas admettre l'idée qu'un être humain puisse être guillotiné au nom de la société dont je suis membre, c'est-à-dire que ce châtiment barbare soit infligé en mon propre nom. Pour moi, pour nous communistes, le peuple français porteur d'un héritage humaniste a pour vocation de le prolonger, de le porter plus haut et plus loin. [...] Les sociétés, les hommes évoluent, changent, et pour approfondir les libertés des individus et leur responsabilité, il faut changer les rapports sociaux. Cette conception de l'être humain qui crée sa propre liberté est au coeur de notre approche de l'abolition de la peine de mort. L'abolition de la peine de mort est un jalon sur le chemin du progrès de l'humanité. Être partisan de cette abolition, c'est exprimer un espoir raisonné dans le changement et contribuer à cette prise de conscience nécessaire. Colette Goeuriot C'est bien la hantise de perdre la liberté qui est la plus forte. Mieux - et vous l'avez magnifiquement rappelé, monsieur le garde des Sceaux - il y a une sorte de fascination de la mort et s'il est un domaine où l'exemplarité est affectée d'un signe négatif, c'est bien celui du terrorisme. Philippe Marchand En réalité, c'est un acte de foi dans l'homme que nous allons accomplir. A une époque où, de plus en plus, sous tous les cieux et sous les régimes les plus divers, on torture et on égorge, on mutile et on déporte, le monde a, plus que jamais, besoin de l'exemple et du témoignage de la France. M'étant rendu dans plusieurs pays au cours de ces dernières années, en tant que président de l'intergroupe des Droits de l'homme de la précédente assemblée, j'ai pu mesurer combien était vive, à travers le monde, l'impatience de nos amis, l'impatience de ceux qui luttent, dans des circonstances parfois douloureuses, pour la dignité et pour les Droits de l'homme, et qui recevront ce témoignage comme un soutien dans leur combat. Je souhaite de toutes mes forces que nous soyons nombreux, très nombreux demain, à faire entendre la voix de la France que le monde attend, la voix de la France dont le monde a besoin. Bernard Stasi Peut-on prétendre que la survivance dans notre droit de la peine de mort ait permis d'éliminer tous les individus dangereux et de prévenir les risques de récidive ? Qui pourrait le prétendre, en vérité, lorsque précisément, à entendre certains, on a l'impression qu'ils veulent non point empêcher que l'on supprime la peine de mort, mais qu'on la rétablisse alors qu'elle existe encore ? C'est parce qu'on ne peut pas échapper à ces constats de dépérissement, de désuétude, que l'abolition nous apparaît, à moi et à un certain nombre d'autres membres de l'opposition, comme une nécessité inéluctable, depuis des années. Nous avons le devoir, à la fois, d'expliquer que l'existence de la peine de mort n'est pas protectrice et de tirer les conséquences d'un autre constat non moins évident les conditions d'exécution de la réclusion criminelle à perpétuité ne le sont pas davantage. C'est bien pourquoi je crois, moi aussi, et je le dis au risque de surprendre, que notre débat est un débat politique au sens grand et noble du terme. J'entends dire qu'il pose un problème moral ou un problème de conscience. C'est vrai. Mais, même si je comprends et si je ressens moi-même le vertige qui s'attache à la décision que nous avons à prendre, je ne crois pas que nous soyons là simplement pour transcrire dans la loi les principes philosophiques et moraux auxquels nous nous référons. En tant que législateurs, c'est aussi aux implications pratiques de nos choix que nous devons penser. Philippe Séguin [Tables nominatives des interventions de Philippe Séguin devant l'Assemblée nationale] Consulter les débats

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