đ Le Champ De Bataille De La PensĂ©e Pdf
Detoute maniÚre, il ne s'agit pas vraiment de le changer. La post-modernité se fait pensée du non-espoir, de la clÎture du moderne : « Nous sommes ici pour rassembler les restes, nous ne sommes pas les grands fondateurs. » L'artiste, le philosophe postmodernes se convertissent en « transporteurs des traditions » : « Ce qui compte, c
JoyceMeyer dévoile les tactiques de l'ennemi et nous propose un plan précis pour triompher dans ce combat de l'esprit. Elle nous enseigne à renouveler nos pensées par la Parole de Dieu et à rester victorieux sur le champ de bataille de nos pensées. La bonne nouvelle, c'est que Dieu combat à vos cÎtés!
1Aucours de la Grande Guerre, les formes de la violence de combat ont subi une rapide et profonde mutation qui devait orienter durablement les modalitĂ©s de lâaffrontement guerrier au cours du xx e siĂšcle et, au-delĂ , modifier de fond en comble la relation des Occidentaux Ă lâactivitĂ© guerriĂšre proprement dite. Câest dire toute lâimportance des violences de champ de bataille et
pĂšres A l'Ă©poque oĂč le christianisme exerçait une grande influence sur la pensĂ©e des gens, les hommes et les femmes considĂ©raient que le monde Ă©tait un champ de bataille. Nos pĂšres croyaient que le pĂ©chĂ©, le diable et l'enfer constituaient l'une des parties, et que Dieu, la justice et le paradis constituaient lâautre.
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Lengagement des Ă©crivains : politisation du champ littĂ©raire et crises rĂ©publicaines. La premiĂšre partie de lâouvrage est consacrĂ©e aux liens entre champs littĂ©raire et politique. Elle sâouvre sur un exposĂ© mĂ©thodologique qui
Lecombat de haute intensité moderne pourrait faire entrer les plus petits niveaux tactiques dans des univers globalement ignorés avant le niveau de la brigade. Pour emporter la décision dans ces conditions, SCORPION donne aux forces la faculté de combattre efficacement dans ce nouveau champ de bataille, étendu désormais à 5 dimensions.
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[2018-2019] 1Nos recherches sur lâamiral Aube nâayant pas progressĂ© aussi vite que nous lâaurions souhaitĂ©, ce thĂšme a Ă©tĂ© renvoyĂ© Ă une annĂ©e ultĂ©rieure. Quant aux Questions stratĂ©giques diverses », elles se sont ouvertes par une rĂ©flexion sur les rapports entre lâart et la stratĂ©gie qui sâest avĂ©rĂ©e tellement fĂ©conde quâelle est devenue le thĂšme unique de lâannĂ©e et sera poursuivie en 2019-2020. Cette rĂ©flexion a pour origines dâune part nos communications lors des sĂ©minaires de lâEA Histara en 2015 Les reprĂ©sentations tridimensionnelles dans lâart de la guerre, des plans-relief Ă la numĂ©risation du champ de bataille » et 2016 De la guerre en art Ă lâart de la guerre autour de lâamitiĂ© entre Gustave DorĂ© et Ferdinand Foch », dâautre part le commentaire que nous avons donnĂ© du TraitĂ© de la tactique dâIbrahim MĂŒteferrika 1732, dans lequel ce dignitaire ottoman souligne lâavance que la pratique occidentale du dessin et de la peinture a donnĂ© aux armĂ©es chrĂ©tiennes ces deux arts sont en effet indispensables Ă la cartographie, elle-mĂȘme outil fondamental de la rĂ©flexion stratĂ©gique. 2LâidĂ©e centrale permettant de relier les intuitions qui avaient motivĂ© ces trois recherches ponctuelles est celle de modĂ©lisation. Il sâagit en premier lieu de voir en quoi les techniques artistiques dĂ©veloppĂ©es depuis lâadoption de la perspective gĂ©omĂ©trique au xve siĂšcle ont fourni aux chefs politiques et militaires des modĂšles permettant la comprĂ©hension, la prĂ©paration et lâexĂ©cution dâopĂ©rations de guerre. On peut en premiĂšre instance identifier trois types de modĂ©lisations modĂ©lisation des terrains dâopĂ©rations facilitant la prise de dĂ©cision tactique, opĂ©rative ou stratĂ©gique croquis, cartes aux diffĂ©rentes Ă©chelles, plans-reliefs⊠; modĂ©lisation des forces elles-mĂȘmes et de leur mode dâemploi modĂšles en trois dimensions de bateaux et de canons facilitant lâapprĂ©hension de leurs principales caractĂ©ristiques voire permettant de les tester, manuels prĂ©sentant les diffĂ©rents ordres de marche, de dĂ©ploiement et de combat dâune armĂ©e ou dâune escadre, figurines jouant la mĂȘme fonction en trois dimensions avec possibilitĂ© de reconfiguration dynamique⊠; modĂ©lisation de batailles passĂ©es sous forme de peintures, dessins ou gravures Ă triple vocation esthĂ©tique, commĂ©morative et pĂ©dagogique formation des futurs chefs militaires voire du grand public cultivĂ©. 3Mais les rapports entre lâart et la stratĂ©gie posent aussi la question des analogies entre le processus de crĂ©ation artistique et le processus de crĂ©ation stratĂ©gique. Sun Tzu Ă©crivait dĂ©jĂ que le rĂŽle du chef de guerre est de crĂ©er des situations favorables », idĂ©e que lâon retrouve sous la plume dâautres penseurs militaires qui ne connaissaient pas le stratĂšge chinois. Lâexpression art de la guerre » mĂ©rite rĂ©examen sous ce rapport. 4Au cours de cette premiĂšre annĂ©e de recherche sur ce grand chantier, on sâest dâabord attachĂ© Ă retracer la genĂšse des rapports entre artistes et stratĂšges dans lâhistoire militaire occidentale. Nous sommes partis des remarquables intuitions de Jacob Burckhardt qui, dans La civilisation de la Renaissance en Italie 1860, montre les liens unissant le dĂ©veloppement de lâart au sens moderne du terme et celui de lâart de la guerre dans lâItalie des xve et xvie siĂšcles dâune part les condottiĂšres avaient besoin des artistes pour cĂ©lĂ©brer leurs exploits, dâautre part ils avaient en commun avec eux dâĂȘtre des hommes nouveaux », dâexplorer des voies inĂ©dites et de chercher Ă thĂ©oriser leur pratique. Mais Burckhardt ne va guĂšre plus avant il sâen tient aux productions commĂ©moratives des artistes et nĂ©glige leur apport concret Ă lâart de la guerre. Nous sommes sur ce point partis des Vies de Vasari, qui avĂšrent cet apport chez un dixiĂšme environ des artistes Ă©tudiĂ©s ; encore Vasari omet-il dâautres cas, celui de LĂ©onard de Vinci notamment, dont le cursus militaire est pourtant Ă©loquent. Nous avons donc complĂ©tĂ© cette source par dâautres dont les mĂ©moires de Benvenuto Cellini, sans omettre bien sĂ»r des travaux ultĂ©rieurs sur les grands artistes de la Renaissance, en particulier le rĂ©cent livre Pascal Brioist LĂ©onard homme de guerre. Nous nous sommes Ă©galement intĂ©ressĂ©s au monde des ingĂ©nieurs militaires jadis Ă©tudiĂ© par Bertrand Gille, Ă la frontiĂšre des mĂ©tiers » et de lâart au sens que ce mot commence Ă prendre au xvie siĂšcle. Enfin, nous avons relevĂ© les allusions aux usages militaires du dessin chez Machiavel et chez Baldassare Castiglione. 5Cette enquĂȘte a pleinement confirmĂ© les intuitions de Burckhardt dĂšs le troisiĂšme quart du xvie siĂšcle, les rapports entre stratĂšges et artistes sâĂ©taient suffisamment institutionnalisĂ©s pour que les premiers prĂ©tendent au rang des seconds et vice-versa. Ainsi, lorsque Vasari veut cĂ©lĂ©brer la victoire de Cosme de MĂ©dicis sur Sienne, ce nâest pas en cuirasse et sur le champ de bataille quâil le reprĂ©sente, mais dans son cabinet dâĂ©tude, devant un plan, une peinture et une maquette de la ville ennemie trois formes de modĂ©lisation du rĂ©el dont la coĂŻncidence et la complĂ©mentaritĂ© sont assurĂ©es par les lois de la gĂ©omĂ©trie et de la perspective explorĂ©es depuis 130 ans par les artistes italiens, auquel Cosme est implicitement assimilĂ© par le compas quâil tient en main. Inversement, lors des funĂ©railles de Michel-Ange, largement supervisĂ©es par le mĂȘme Vasari, un tableau exposĂ© sur le catafalque commĂ©more sa participation Ă la dĂ©fense de Sienne en tant quâarchitecte militaire. 6LâĂąge classique, pour sa part, nous semble avoir surtout marquĂ© une extension au reste de lâEurope occidentale du modĂšle italien, dont lâacquis le plus pĂ©renne est la place trĂšs importante reconnue au dessin perspectif dans la formation des Ă©lites militaires. Plusieurs points importants doivent nĂ©anmoins ĂȘtre soulignĂ©s. Le premier est la place croissante prise par la gravure dans la pĂ©dagogie militaire Ă partir du dĂ©but du xviie siĂšcle, depuis les mouvements Ă©lĂ©mentaires du combattant, minutieusement reprĂ©sentĂ©s par Jacob de Gheyn, jusquâĂ la dynamique des batailles, montrĂ©e par MatthĂ€us Merian au moyen dâun procĂ©dĂ© consistant Ă indiquer par des rectangles au sol les positions initiales dâunitĂ©s identifiĂ©es par des numĂ©ros qui permettent de les retrouver dans la mĂȘlĂ©e ; ce procĂ©dĂ© sâest survĂ©cu jusquâĂ nos jours via de multiples avatars. En deuxiĂšme lieu, il faut signaler la vogue dans la premiĂšre moitiĂ© du xviie siĂšcle des reprĂ©sentations de bataille dites topographiques qui, au moyen de savantes anamorphoses, tentent de concilier la vue en plan et la vue en perspective dĂ©jĂ expĂ©rimentĂ©es dans certaines miniatures du xve siĂšcle, puis par Vasari au xvie, elles atteignent des sommets en gravure avec les grandes compositions de Jacques Callot et en peinture avec celles de Pieter Snayers, sources de premier intĂ©rĂȘt pour la comprĂ©hension des tactiques de ce temps. Ce mode de reprĂ©sentation se rarĂ©fie par la suite, pour des raisons Ă la fois esthĂ©tiques â lâanamorphose donnant un aspect peu naturel au paysage â et sociopolitiques â la confiscation de la stratĂ©gie par la monarchie absolue concentrant lâattention des peintres sur le roi et ses gĂ©nĂ©raux, reprĂ©sentĂ©s au premier plan des toiles, ce qui relĂšgue lâaction militaire proprement dite dans un lointain qui ne permet plus dâen montrer tous les aspects. 7Quant au dĂ©veloppement des plans en relief, nous lâavons Ă©voquĂ© rapidement parce quâil a dĂ©jĂ fait lâobjet de nombreux travaux. Nous avons cependant insistĂ© sur les rapports de la fortification avec lâart des jardins en effet, la perspective commande la partie thĂ©orique des deux disciplines et le terrassement leur partie pratique. La biographie de LenĂŽtre est intĂ©ressante Ă cet Ă©gard, car les jardins des Tuileries, oĂč il a fait ses premiers pas, avaient Ă©tĂ© conçus Ă la demande de Catherine de MĂ©dicis, donc sous lâinfluence des jardins du Boboli oĂč elle avait passĂ© son enfance ; or, ceux-ci avaient Ă©tĂ© dessinĂ©s par Tribolo, qui avait travaillĂ© comme architecte militaire pour le compte de Cosme de MĂ©dicis. Dâautre part, LenĂŽtre a frĂ©quentĂ© de nombreux ingĂ©nieurs militaires pendant sa pĂ©riode de formation et a ensuite Ă©tĂ© un ami de Vauban. 8Nous avons enfin abordĂ© les dĂ©buts de la pĂ©riode contemporaine, qui doit constituer la partie la plus importante de notre enquĂȘte, par lâĂ©tude de la vie et de lâĆuvre du gĂ©nĂ©ral Lejeune. ĂlĂšve des Beaux-Arts Ă la fin de la monarchie, ce dernier devint un brillant officier dâĂ©tat-major sous NapolĂ©on, sans pour autant cesser de peindre et dâexposer. Sa trajectoire est bien connue et a notamment fait lâobjet dâune exposition mĂ©morable au musĂ©e de Versailles 2012. Dâautre part, les attendus Ă la fois politiques et militaires de la peinture de bataille Ă lâĂšre napolĂ©onienne ont Ă©tĂ© minutieusement Ă©tudiĂ©s par Aude Nicolas, qui a bien voulu honorer la confĂ©rence de sa prĂ©sence pour y exposer les rĂ©sultats de sa thĂšse cette peinture avait bien sĂ»r une dimension propagandiste, mais des instructions trĂšs prĂ©cises Ă©taient donnĂ©es aux artistes, en lien direct avec les ingĂ©nieurs-gĂ©ographes, pour que leurs Ćuvres illustrent le plus fidĂšlement possible les Ă©pisodes reprĂ©sentĂ©s et puissent donc servir de support Ă lâanalyse tactique. 9Manquait en revanche, du moins Ă notre connaissance, une confrontation systĂ©matique des peintures de Lejeune, de ses mĂ©moires et de la tradition de coopĂ©ration entre artistes et stratĂšges telle quâelle sâest mise en place Ă partir de la Renaissance italienne. Câest Ă cette confrontation que nous nous sommes attelĂ©s. Elle rĂ©vĂšle dâabord que Lejeune reste peintre lors mĂȘme quâil Ă©crit les somptueuses descriptions de paysages abondent sous sa plume oĂč ils sont frĂ©quemment assimilĂ©s Ă autant de tableaux ». Il sâagit parfois de scĂšnes de guerre sinistres la boucherie dâEylau, lâincendie de Ratisbonne, les abominations de la guerre dâEspagne, mais auxquelles lâauteur trouve une valeur proprement esthĂ©tique. Lâessentiel, dans notre optique, est cependant lâinsistance de Lejeune Ă montrer que lâartiste sait mieux quâun autre regarder et comprendre un paysage, ce qui constitue une qualitĂ© essentielle chez un bon officier, puisque la tactique consiste entre autres Ă exploiter intelligemment les caractĂ©ristiques du terrain â raisonnements qui Ă©taient dĂ©jĂ ceux de Baldassare Castiglione au xvie siĂšcle. Lejeune ne manque pas Ă cet Ă©gard de rappeler que Berthier, chef dâĂ©tat-major de la Grande ArmĂ©e, avait lui-mĂȘme une formation de dessinateur en tant quâingĂ©nieur-gĂ©ographe. Mieux encore, Lejeune dĂ©montre son propre coup dâĆil militaire en caractĂ©risant en quelques lignes tel ou tel champ de bataille ou en analysant certaines dĂ©cisions tactiques de lâEmpereur. Ce double talent de paysagiste et de tacticien se retrouve dans ses tableaux. Mais Lejeune sait aussi montrer combien lâĂ©loignement complique lâinterprĂ©tation dâune action en cours et quels dĂ©boires tactiques cela peut entraĂźner. 10Notons enfin que le gigantisme croissant des guerres napolĂ©oniennes conduit Lejeune Ă trahir les normes vĂ©ristes assignĂ©es Ă la peinture de bataille si sa virtuositĂ© lui a permis de reprĂ©senter de façon Ă peu prĂšs synoptique les batailles des Pyramides, dâAboukir, du Mont-Thabor ou de Marengo, lâextension du champ de bataille de la Moskowa lâoblige Ă nâen reprĂ©senter quâun Ă©pisode central, lâassaut de la grande redoute, en concentrant autour de cette scĂšne des pĂ©ripĂ©ties qui se sont dĂ©roulĂ©es ailleurs ou Ă un autre moment. Cela change bien sĂ»r les rapports de lâart et de la stratĂ©gie et il nous faudra ultĂ©rieurement en mesurer les consĂ©quences. 11La confĂ©rence de cette annĂ©e a Ă©tĂ© suivie par deux Ă©tudiants de master et une douzaine dâauditeurs libres. Une vingtaine de stagiaires de lâĂcole de guerre, oĂč le directeur dâĂ©tudes assure la direction du cours de stratĂ©gie, Ă©taient en outre inscrits en master Ă lâEPHE ; la plupart dâentre eux ont soutenu avec succĂšs. â [2019-2020] 12Lâexploration des rapports entre lâart et la stratĂ©gie commencĂ©e lâan dernier sâest poursuivie en 2019-2020 au point dâoccuper toute lâannĂ©e, au dĂ©triment du deuxiĂšme thĂšme annoncĂ©. Elle sâest concentrĂ©e sur deux aspects du sujet. Tout dâabord, dans la foulĂ©e de lâenquĂȘte dĂ©jĂ conduite sur le gĂ©nĂ©ral Lejeune, on sâest penchĂ© sur les rapports entre peintres paysagistes, ingĂ©nieurs-gĂ©ographes et officiers dâĂ©tat-major du xviiie siĂšcle Ă la Restauration. Le xviiie siĂšcle avait Ă©tĂ© le parent pauvre de nos recherches de lâan passĂ©, car en matiĂšre de peinture de batailles et de plans en relief, il sâest surtout contentĂ© de prolonger lâhĂ©ritage du second xviie siĂšcle. Cette continuitĂ© nous avait masquĂ© la richesse de sa rĂ©flexion sur la façon la plus appropriĂ©e de produire des vues de paysages et des cartes utilisables par les militaires. 13Sur ce chapitre, nous ne partions pas de rien puisque lâhistoire institutionnelle des ingĂ©nieurs-gĂ©ographes a fait lâobjet dâexcellents travaux, notamment le livre du colonel Berthaut 1902 et la thĂšse de Valeria Pansini 2002, de mĂȘme que leur production graphique citons en particulier le somptueux ouvrage dâĂmilie dâOrgeix et dâIsabelle Warmoes sur les atlas militaires manuscrits des xviie et xviiie siĂšcles. 14AprĂšs avoir dressĂ© une synthĂšse de ces travaux, nous nous sommes penchĂ©s sur quelques Ă©crits significatifs de la pĂ©riode, Ă commencer par le manuel de dessin et de lavis de Nicolas Buchotte, qui nâĂ©tait pas ingĂ©nieur-gĂ©ographe mais ingĂ©nieur ordinaire du roi, ce qui ne lâa pas empĂȘchĂ© de dĂ©finir les codes graphiques utilisĂ©s par les ingĂ©nieurs-gĂ©ographes jusquâĂ la fin du xviiie. Ces codes reposent sur une combinaison du plan et de la perspective, comme dans la peinture de bataille topographique du xvie et du dĂ©but du xviie siĂšcles ; notons cependant que dans cette derniĂšre, la perspective avait prĂ©sĂ©ance sur le plan alors que Buchotte et ses Ă©mules adoptent le compromis inverse. Le souci esthĂ©tique est clairement revendiquĂ© par Buchotte mais nâest nullement incompatible avec lâutilitĂ© militaire des documents produits, puisquâil se traduit entre autres par lâimpĂ©ratif de lisibilitĂ© des cartes. Dâautre part, si le traitement de lâespace est nettement figuratif, celui des troupes recourt Ă une symbologie annonçant de loin celle des documents militaires contemporains, avec des rectangles de diffĂ©rentes formes et couleurs pour distinguer les unitĂ©s dâinfanterie, de cavalerie, dâinfanterie montĂ©e et dâartillerie ainsi que leur nationalitĂ©. 15Nous avons ensuite Ă©tudiĂ© le traitĂ© de perspective dâEdme-SĂ©bastien Jeaurat 1750, qui suggĂšre que cette technique artistique Ă©tait devenue une sorte de monopole ou tout au moins de spĂ©cialitĂ© des militaires au xviiie siĂšcle en effet, alors mĂȘme que lâouvrage sâadresse Ă tous les lecteurs sâintĂ©ressant au dessin et Ă la peinture, lâĂ©diteur en est Jombert, Ă©diteur du roi pour lâinfanterie et lâartillerie », et lâauteur met en avant sa qualitĂ© dâingĂ©nieur-gĂ©ographe. La trajectoire de Louis-Nicolas de Lespinasse confirme cette impression mais on pourrait donner dâautres exemples. Lespinasse, officier et professeur de tactique Ă lâĂcole militaire vers la fin de lâAncien RĂ©gime, Ă©tait aussi un des plus remarquables paysagistes de son temps. En 1801, il publia un TraitĂ© de perspective linĂ©aire Ă lâusage des artistes et un TraitĂ© du lavis des plans, appliquĂ© principalement aux reconnaissances militaires. Un livre pour le monde civil et un pour lâarmĂ©e, donc ; mais il nâest pas indiffĂ©rent que lâun et lâautre aient Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s par Magimel, libraire pour lâArt militaire », et que lâauteur sây soit prĂ©sentĂ© comme chef de bataillon ». En 1808 enfin, toujours chez Magimel, parut un ouvrage posthume de Lespinasse, De la perspective des batailles, dans lequel Ă©tait rĂ©affirmĂ©e lâimportance du dessin et de la peinture pour la formation des officiers. 16DĂ©tail intĂ©ressant, Lespinasse avait Ă©tĂ© reçu Ă lâAcadĂ©mie royale de peinture et de sculpture en 1787, soit la mĂȘme annĂ©e quâun autre paysagiste, Pierre-Henri de Valenciennes, qui fut ultĂ©rieurement le maĂźtre du futur gĂ©nĂ©ral Lejeune. Ce dernier fut par ailleurs un protĂ©gĂ© du marĂ©chal Berthier, qui Ă©tait non seulement ingĂ©nieur-gĂ©ographe de formation, mais encore fils dâun ingĂ©nieur-gĂ©ographe devenu sous Louis XV chef du DĂ©pĂŽt gĂ©nĂ©ral de la guerre, qui centralisait la production gĂ©ographique et historique des armĂ©es. Ces fonctions avaient mis Berthier pĂšre en relations avec van Blarenberghe, peintre des batailles » de Louis XV, dont le fils, Ă©galement peintre, donna des leçons de dessin et de peinture Ă Berthier fils. Ajoutons que les ingĂ©nieurs-gĂ©ographes fournissaient les relevĂ©s topographiques prĂ©paratoires aux peintures de bataille commandĂ©es sous NapolĂ©on et lâon aura une meilleure idĂ©e du systĂšme bien rodĂ© dans lequel sâinscrivit Lejeune. 17Ce systĂšme Ă©tait pourtant menacĂ©. Tout dâabord, nous lâavons vu lâan passĂ©, lâextension croissante des batailles napolĂ©oniennes ne permettait plus de les reprĂ©senter sur une seule et mĂȘme toile, comme Lejeune avait pu le faire pour les batailles de la campagne dâĂgypte. Mais une autre remise en cause Ă©tait intervenue en 1802, lorsque le systĂšme cartographique mixte codifiĂ© par Bouchotte fut abandonnĂ© pour le plan dâĂ©tat-major moderne. En caricaturant, la carte devenait plus scientifique » et moins artistique », Ă©volution que combattit bec et ongles Lespinasse, mais sans avoir gain de cause. 18Le deuxiĂšme thĂšme abordĂ© en 2019-2020 concernait la notion de coup dâĆil militaire » et plus largement la rĂ©fĂ©rence artistique sous la plume des penseurs militaires du premier xixe siĂšcle. Il sâarticule directement au thĂšme prĂ©cĂ©dent dans la mesure oĂč la nĂ©cessitĂ© de cultiver le coup dâĆil militaire » Ă©tait lâune des antiennes favorites des ingĂ©nieurs-gĂ©ographes. Mais cette expression dĂ©signait sous leur plume un rapport trĂšs concret au terrain quâil sâagissait de croquer, dessiner, peindre ou cartographier, ce qui Ă©tait aussi le cas chez des penseurs militaires du xviiie siĂšcle comme PuysĂ©gur et Folard. Chez les thĂ©oriciens napolĂ©oniens ou post-napolĂ©oniens au contraire, la notion se fait plus gĂ©nĂ©rale et plus abstraite. 19Jomini, en particulier, distingue un coup dâĆil tactique qui porte sur le terrain et un coup dâĆil stratĂ©gique qui sâexerce uniquement sur la carte dâĂ©tat-major. Le mĂȘme processus dâabstraction est Ă lâĆuvre dans un outil graphique dont il semble ĂȘtre lâinventeur mais ce point mĂ©riterait plus amples investigations, quâil nomme lâĂ©chiquier stratĂ©gique » et dont il se sert pour modĂ©liser les principales caractĂ©ristiques dâun théùtre dâopĂ©ration il sâagit dâun carrĂ© dont chacun des cĂŽtĂ©s symbolise soit une coupure de terrain majeure dĂ©limitant le théùtre en question, soit la base dâopĂ©rations dâun des protagonistes, soit les deux. Ainsi, pour modĂ©liser la campagne de 1806, le cĂŽtĂ© gauche du carrĂ© reprĂ©sente la base des Français sur le Rhin, le cĂŽtĂ© infĂ©rieur la base des Français sur le Main, le cĂŽtĂ© gauche la base des Prussiens sur lâElbe et le cĂŽtĂ© supĂ©rieur la mer du Nord. Sur le carrĂ© proprement dit ne figurent que deux villes, Gera et Leipzig, ainsi que des lignes de couleur matĂ©rialisant la cinĂ©matique de la campagne. Il sâagit de dĂ©montrer lâavantage dâune double base dâopĂ©rations, grĂące auquel les Français peuvent intercepter les lignes de communications prussiennes sans que leurs propres lignes de communications soient interceptĂ©es. On est lĂ aux antipodes des cartes mixtes chĂšres Ă Lespinasse. Lâespace vĂ©cu se dissout dans la pure gĂ©omĂ©trie, ce qui nâest pas Ă©tonnant compte tenu du fait que Jomini devint officier dâĂ©tat-major sans avoir eu lâexpĂ©rience prĂ©alable du terrain. Au demeurant, il semble nâavoir eu aucun intĂ©rĂȘt pour les arts et son approche ultra-rationaliste de la stratĂ©gie tire cette discipline vers la science. 20Clausewitz, au contraire, nâa cessĂ© de dĂ©noncer cette tentation scientiste si profondĂ©ment contraire Ă la nature de la guerre â et aussi Ă sa propre nature, car sa correspondance le montre trĂšs attentif Ă la beautĂ© des paysages, en quoi il ressemble Ă Lejeune. InitiĂ© aux beaux-arts par son Ă©pouse Marie von BrĂŒhl, elle-mĂȘme peintre et dessinatrice, il chercha Ă en approfondir la thĂ©orie pour voir jusquâoĂč elle pouvait ĂȘtre appliquĂ©e Ă la stratĂ©gie et rĂ©digea vers 1808 un essai sur lâart et la thĂ©orie de lâart » dont nous nous sommes risquĂ©s Ă traduire les passages les plus significatifs. Il y insiste sur le fait que le talent artistique est une capacitĂ© innĂ©e, mĂȘme si elle demande Ă ĂȘtre cultivĂ©e pour porter tous ses fruits. Il faut pour cela acquĂ©rir la thĂ©orie de lâart considĂ©rĂ©, mais cette thĂ©orie nâa de sens que par rapport Ă la pratique. Dâautre part, elle ne se compose pas de lois, car la loi vise le gĂ©nĂ©ral alors que la guerre ne prĂ©sente que des cas particuliers. La thĂ©orie de la guerre se borne Ă constater lâexistence de principes dâaction concentration, surprise, Ă©conomie des forces que le tacticien ou le stratĂšge doivent dĂ©cliner en procĂ©dĂ©s particuliers en fonction des circonstances dans lesquelles ils sont engagĂ©s. Lâart de la guerre rĂ©side prĂ©cisĂ©ment dans cette facultĂ© dâadaptation des principes au contexte et câest elle qui caractĂ©rise le grand artiste militaire. 21Mais aussi Ă©loignĂ© que soit Clausewitz de Jomini, il le rejoint lorsque, dans son maĂźtre-ouvrage De la guerre, il traite du coup dâĆil ». Il rappelle que cette expression a dâabord eu une signification tactique se rapportant directement au terrain, ou plutĂŽt au rapport du terrain et du temps puisquâil sâagissait entre autres dâapprĂ©cier en combien de temps une unitĂ© pouvait se porter de tel point important du champ de bataille Ă tel autre. Mais lâexpression, poursuit-il, vaut aussi au niveau stratĂ©gique, puisque dans lâun et lâautre cas il sâagit dâapercevoir et de comprendre rapidement une situation complexe. Tout au plus le coup dâĆil tactique mobilise-t-il dâabord lâĆil corporel » alors que le coup dâĆil stratĂ©gique concerne uniquement lâĆil de lâesprit », prĂ©cise Clausewitz. 22Enfin, nous avons achevĂ© notre enquĂȘte de cette annĂ©e en replaçant la rĂ©flexion de Clausewitz sur les rapports entre lâart et la stratĂ©gie dans son terreau dâorigine tel que lâa magnifiquement Ă©tudiĂ© le grand livre de Jean-Jacques Langendorf sur la pensĂ©e militaire prussienne. En Ă©mergent des stratĂ©gistes trĂšs peu connus en France citons en particulier RĂŒhle von Lilienstern, hĂ©ros des guerres de libĂ©ration » contre NapolĂ©on mais aussi peintre et musicien, ami de Goethe, du dramaturge Kleist, du peintre Caspar David Friedrich et du philosophe Adam MĂŒller. Citons aussi Georg Heinrich von Berenhorst, qui tenta de transposer le criticisme kantien Ă la stratĂ©gie afin de ruiner les prĂ©tentions dogmatiques de certains penseurs militaires dans le prolongement desquels sâinscrira Jomini. Lâanalyse de Jean-Jacques Langendorf montre lâinfluence de la Critique de la raison pure sur Berenhorst, mais nâĂ©voque malheureusement pas celle de la Critique de la facultĂ© de juger. Or, la cĂ©lĂšbre dĂ©finition du beau quây donne Kant â ce qui plaĂźt universellement sans concept » â nous semble pouvoir ĂȘtre transposĂ©e Ă la stratĂ©gie moyennant les ajustements nĂ©cessaires. En effet, cette dĂ©finition signifie entre autres que la beautĂ© ne se laisse jamais emprisonner dans une formule par exemple, il ne suffit pas de connaĂźtre le solfĂšge pour composer un beau morceau. Le jugement esthĂ©tique ne repose pas sur des attendus dĂ©terministes, mais sur le libre jeu de lâentendement et de lâimagination. De mĂȘme, il nâexiste aucune recette de victoire Ă la guerre, oĂč les principes de la stratĂ©gie tiennent lieu de solfĂšge et oĂč leur bonne mise en Ćuvre dĂ©pend avant tout du libre jeu de lâentendement et de lâimagination du stratĂšge, comme lâa montrĂ© Clausewitz⊠23En conclusion, on a le sentiment â mais il resterait Ă le confirmer par dâautres recherches â que les rapports entre lâart et la stratĂ©gie changent de rĂ©gime en entrant dans le xixe siĂšcle. Le dessinateur et le peintre ne peuvent plus rendre compte en une seule Ćuvre de batailles couvrant des Ă©tendues de terrain toujours plus vastes. Le cartographe militaire lui-mĂȘme ne peut plus se consacrer au rendu artistique de ce terrain il lui faut adopter une symbologie plus rapide Ă utiliser, car on lui demande maintenant de produire de plus en plus de cartes pour couvrir des théùtres dâopĂ©rations dilatĂ©s aux dimensions de lâEurope entiĂšre. Les batailles, en se multipliant, cessent dâailleurs dâĂȘtre lâalpha et lâomĂ©ga de la guerre. En effet, avec lâĂ©norme augmentation des effectifs liĂ©s Ă la conscription et la fragmentation corrĂ©lative des armĂ©es en divisions puis en corps dâarmĂ©e, la tĂąche du stratĂšge nâest plus seulement de gagner des batailles, mais encore et surtout de les articuler intelligemment dans lâespace et dans le temps. Cela pourrait expliquer la rĂ©interprĂ©tation intellectualiste du coup dâĆil » militaire. 24La confĂ©rence de cette annĂ©e a Ă©tĂ© suivie par deux Ă©tudiants de master et une quinzaine dâauditeurs libres. Une vingtaine de stagiaires de lâĂcole de guerre, oĂč le directeur dâĂ©tudes assure la direction du cours de stratĂ©gie, Ă©taient en outre inscrits en master Ă lâEPHE ; la plupart dâentre eux ont soutenu avec succĂšs.
le champ de bataille de la pensée pdf