💃 Le Champ De Bataille De La PensĂ©e Pdf

Detoute maniĂšre, il ne s'agit pas vraiment de le changer. La post-modernitĂ© se fait pensĂ©e du non-espoir, de la clĂŽture du moderne : « Nous sommes ici pour rassembler les restes, nous ne sommes pas les grands fondateurs. » L'artiste, le philosophe postmodernes se convertissent en « transporteurs des traditions » : « Ce qui compte, c JoyceMeyer dĂ©voile les tactiques de l'ennemi et nous propose un plan prĂ©cis pour triompher dans ce combat de l'esprit. Elle nous enseigne Ă  renouveler nos pensĂ©es par la Parole de Dieu et Ă  rester victorieux sur le champ de bataille de nos pensĂ©es. La bonne nouvelle, c'est que Dieu combat Ă  vos cĂŽtĂ©s! 1Aucours de la Grande Guerre, les formes de la violence de combat ont subi une rapide et profonde mutation qui devait orienter durablement les modalitĂ©s de l’affrontement guerrier au cours du xx e siĂšcle et, au-delĂ , modifier de fond en comble la relation des Occidentaux Ă  l’activitĂ© guerriĂšre proprement dite. C’est dire toute l’importance des violences de champ de bataille et pĂšres A l'Ă©poque oĂč le christianisme exerçait une grande influence sur la pensĂ©e des gens, les hommes et les femmes considĂ©raient que le monde Ă©tait un champ de bataille. Nos pĂšres croyaient que le pĂ©chĂ©, le diable et l'enfer constituaient l'une des parties, et que Dieu, la justice et le paradis constituaient l’autre. GINECOLOGIAQUIRURGICA (11ÂȘ ED.) 2017 - ROCK JOHN / JONES III HOWARD descargar ebook gratis link, [PDF] L'oracle des simples - Savoir ancestral des sorciĂšres de campagne by Siolo Thompson read book, Download Pdf Le champ de bataille de la pensĂ©e - Gagnez la bataille dans vos pensĂ©es read pdf, EN EL OTOÑO DE SUS VIDAS ePub gratis site, Lechamp de bataille de la pensĂ©e. 18.00 €. Ajouter au panier. Dans cette Ă©dition rĂ©visĂ©e du Best-Seller, de nouveaux encouragements de Joyce vous aideront Ă  remporter la victoire dans vos pensĂ©es, avec Dieu Ă  vos cĂŽtĂ©s. 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Si vous souffrez de pensĂ©es nĂ©gatives, prenez courage ! Joyce Meyer a aidĂ© des millions de personnes Ă  vaincre toutes ces batailles cruciales - et elle peut aussi vous aider. Dans son best-seller le plus connu, cet auteur et pasteur bienaimĂ© vous montre comment changer votre vie en changeant votre façon de penser. Elle vous enseigne Ă  gĂ©rer les milliers de pensĂ©es qui vous envahissent chaque jour et Ă  concentrer votre esprit pour penser comme Dieu pense. Elle partage aussi ses Ă©preuves, ses tragĂ©dies et au bout du compte ses victoires dans son mariage, sa famille, son ministĂšre, qui l'ont amenĂ© Ă  une vĂ©ritĂ© merveilleuse qui mĂ©tamorphose, rĂ©vĂ©lant ses pensĂ©es et ses sentiments tout au long de son parcours. 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Cette rĂ©flexion a pour origines d’une part nos communications lors des sĂ©minaires de l’EA Histara en 2015 Les reprĂ©sentations tridimensionnelles dans l’art de la guerre, des plans-relief Ă  la numĂ©risation du champ de bataille » et 2016 De la guerre en art Ă  l’art de la guerre autour de l’amitiĂ© entre Gustave DorĂ© et Ferdinand Foch », d’autre part le commentaire que nous avons donnĂ© du TraitĂ© de la tactique d’Ibrahim MĂŒteferrika 1732, dans lequel ce dignitaire ottoman souligne l’avance que la pratique occidentale du dessin et de la peinture a donnĂ© aux armĂ©es chrĂ©tiennes ces deux arts sont en effet indispensables Ă  la cartographie, elle-mĂȘme outil fondamental de la rĂ©flexion stratĂ©gique. 2L’idĂ©e centrale permettant de relier les intuitions qui avaient motivĂ© ces trois recherches ponctuelles est celle de modĂ©lisation. Il s’agit en premier lieu de voir en quoi les techniques artistiques dĂ©veloppĂ©es depuis l’adoption de la perspective gĂ©omĂ©trique au xve siĂšcle ont fourni aux chefs politiques et militaires des modĂšles permettant la comprĂ©hension, la prĂ©paration et l’exĂ©cution d’opĂ©rations de guerre. On peut en premiĂšre instance identifier trois types de modĂ©lisations modĂ©lisation des terrains d’opĂ©rations facilitant la prise de dĂ©cision tactique, opĂ©rative ou stratĂ©gique croquis, cartes aux diffĂ©rentes Ă©chelles, plans-reliefs
 ; modĂ©lisation des forces elles-mĂȘmes et de leur mode d’emploi modĂšles en trois dimensions de bateaux et de canons facilitant l’apprĂ©hension de leurs principales caractĂ©ristiques voire permettant de les tester, manuels prĂ©sentant les diffĂ©rents ordres de marche, de dĂ©ploiement et de combat d’une armĂ©e ou d’une escadre, figurines jouant la mĂȘme fonction en trois dimensions avec possibilitĂ© de reconfiguration dynamique
 ; modĂ©lisation de batailles passĂ©es sous forme de peintures, dessins ou gravures Ă  triple vocation esthĂ©tique, commĂ©morative et pĂ©dagogique formation des futurs chefs militaires voire du grand public cultivĂ©. 3Mais les rapports entre l’art et la stratĂ©gie posent aussi la question des analogies entre le processus de crĂ©ation artistique et le processus de crĂ©ation stratĂ©gique. Sun Tzu Ă©crivait dĂ©jĂ  que le rĂŽle du chef de guerre est de crĂ©er des situations favorables », idĂ©e que l’on retrouve sous la plume d’autres penseurs militaires qui ne connaissaient pas le stratĂšge chinois. L’expression art de la guerre » mĂ©rite rĂ©examen sous ce rapport. 4Au cours de cette premiĂšre annĂ©e de recherche sur ce grand chantier, on s’est d’abord attachĂ© Ă  retracer la genĂšse des rapports entre artistes et stratĂšges dans l’histoire militaire occidentale. Nous sommes partis des remarquables intuitions de Jacob Burckhardt qui, dans La civilisation de la Renaissance en Italie 1860, montre les liens unissant le dĂ©veloppement de l’art au sens moderne du terme et celui de l’art de la guerre dans l’Italie des xve et xvie siĂšcles d’une part les condottiĂšres avaient besoin des artistes pour cĂ©lĂ©brer leurs exploits, d’autre part ils avaient en commun avec eux d’ĂȘtre des hommes nouveaux », d’explorer des voies inĂ©dites et de chercher Ă  thĂ©oriser leur pratique. Mais Burckhardt ne va guĂšre plus avant il s’en tient aux productions commĂ©moratives des artistes et nĂ©glige leur apport concret Ă  l’art de la guerre. Nous sommes sur ce point partis des Vies de Vasari, qui avĂšrent cet apport chez un dixiĂšme environ des artistes Ă©tudiĂ©s ; encore Vasari omet-il d’autres cas, celui de LĂ©onard de Vinci notamment, dont le cursus militaire est pourtant Ă©loquent. Nous avons donc complĂ©tĂ© cette source par d’autres dont les mĂ©moires de Benvenuto Cellini, sans omettre bien sĂ»r des travaux ultĂ©rieurs sur les grands artistes de la Renaissance, en particulier le rĂ©cent livre Pascal Brioist LĂ©onard homme de guerre. Nous nous sommes Ă©galement intĂ©ressĂ©s au monde des ingĂ©nieurs militaires jadis Ă©tudiĂ© par Bertrand Gille, Ă  la frontiĂšre des mĂ©tiers » et de l’art au sens que ce mot commence Ă  prendre au xvie siĂšcle. Enfin, nous avons relevĂ© les allusions aux usages militaires du dessin chez Machiavel et chez Baldassare Castiglione. 5Cette enquĂȘte a pleinement confirmĂ© les intuitions de Burckhardt dĂšs le troisiĂšme quart du xvie siĂšcle, les rapports entre stratĂšges et artistes s’étaient suffisamment institutionnalisĂ©s pour que les premiers prĂ©tendent au rang des seconds et vice-versa. Ainsi, lorsque Vasari veut cĂ©lĂ©brer la victoire de Cosme de MĂ©dicis sur Sienne, ce n’est pas en cuirasse et sur le champ de bataille qu’il le reprĂ©sente, mais dans son cabinet d’étude, devant un plan, une peinture et une maquette de la ville ennemie trois formes de modĂ©lisation du rĂ©el dont la coĂŻncidence et la complĂ©mentaritĂ© sont assurĂ©es par les lois de la gĂ©omĂ©trie et de la perspective explorĂ©es depuis 130 ans par les artistes italiens, auquel Cosme est implicitement assimilĂ© par le compas qu’il tient en main. Inversement, lors des funĂ©railles de Michel-Ange, largement supervisĂ©es par le mĂȘme Vasari, un tableau exposĂ© sur le catafalque commĂ©more sa participation Ă  la dĂ©fense de Sienne en tant qu’architecte militaire. 6L’ñge classique, pour sa part, nous semble avoir surtout marquĂ© une extension au reste de l’Europe occidentale du modĂšle italien, dont l’acquis le plus pĂ©renne est la place trĂšs importante reconnue au dessin perspectif dans la formation des Ă©lites militaires. Plusieurs points importants doivent nĂ©anmoins ĂȘtre soulignĂ©s. Le premier est la place croissante prise par la gravure dans la pĂ©dagogie militaire Ă  partir du dĂ©but du xviie siĂšcle, depuis les mouvements Ă©lĂ©mentaires du combattant, minutieusement reprĂ©sentĂ©s par Jacob de Gheyn, jusqu’à la dynamique des batailles, montrĂ©e par MatthĂ€us Merian au moyen d’un procĂ©dĂ© consistant Ă  indiquer par des rectangles au sol les positions initiales d’unitĂ©s identifiĂ©es par des numĂ©ros qui permettent de les retrouver dans la mĂȘlĂ©e ; ce procĂ©dĂ© s’est survĂ©cu jusqu’à nos jours via de multiples avatars. En deuxiĂšme lieu, il faut signaler la vogue dans la premiĂšre moitiĂ© du xviie siĂšcle des reprĂ©sentations de bataille dites topographiques qui, au moyen de savantes anamorphoses, tentent de concilier la vue en plan et la vue en perspective dĂ©jĂ  expĂ©rimentĂ©es dans certaines miniatures du xve siĂšcle, puis par Vasari au xvie, elles atteignent des sommets en gravure avec les grandes compositions de Jacques Callot et en peinture avec celles de Pieter Snayers, sources de premier intĂ©rĂȘt pour la comprĂ©hension des tactiques de ce temps. Ce mode de reprĂ©sentation se rarĂ©fie par la suite, pour des raisons Ă  la fois esthĂ©tiques – l’anamorphose donnant un aspect peu naturel au paysage – et sociopolitiques – la confiscation de la stratĂ©gie par la monarchie absolue concentrant l’attention des peintres sur le roi et ses gĂ©nĂ©raux, reprĂ©sentĂ©s au premier plan des toiles, ce qui relĂšgue l’action militaire proprement dite dans un lointain qui ne permet plus d’en montrer tous les aspects. 7Quant au dĂ©veloppement des plans en relief, nous l’avons Ă©voquĂ© rapidement parce qu’il a dĂ©jĂ  fait l’objet de nombreux travaux. Nous avons cependant insistĂ© sur les rapports de la fortification avec l’art des jardins en effet, la perspective commande la partie thĂ©orique des deux disciplines et le terrassement leur partie pratique. La biographie de LenĂŽtre est intĂ©ressante Ă  cet Ă©gard, car les jardins des Tuileries, oĂč il a fait ses premiers pas, avaient Ă©tĂ© conçus Ă  la demande de Catherine de MĂ©dicis, donc sous l’influence des jardins du Boboli oĂč elle avait passĂ© son enfance ; or, ceux-ci avaient Ă©tĂ© dessinĂ©s par Tribolo, qui avait travaillĂ© comme architecte militaire pour le compte de Cosme de MĂ©dicis. D’autre part, LenĂŽtre a frĂ©quentĂ© de nombreux ingĂ©nieurs militaires pendant sa pĂ©riode de formation et a ensuite Ă©tĂ© un ami de Vauban. 8Nous avons enfin abordĂ© les dĂ©buts de la pĂ©riode contemporaine, qui doit constituer la partie la plus importante de notre enquĂȘte, par l’étude de la vie et de l’Ɠuvre du gĂ©nĂ©ral Lejeune. ÉlĂšve des Beaux-Arts Ă  la fin de la monarchie, ce dernier devint un brillant officier d’état-major sous NapolĂ©on, sans pour autant cesser de peindre et d’exposer. Sa trajectoire est bien connue et a notamment fait l’objet d’une exposition mĂ©morable au musĂ©e de Versailles 2012. D’autre part, les attendus Ă  la fois politiques et militaires de la peinture de bataille Ă  l’ùre napolĂ©onienne ont Ă©tĂ© minutieusement Ă©tudiĂ©s par Aude Nicolas, qui a bien voulu honorer la confĂ©rence de sa prĂ©sence pour y exposer les rĂ©sultats de sa thĂšse cette peinture avait bien sĂ»r une dimension propagandiste, mais des instructions trĂšs prĂ©cises Ă©taient donnĂ©es aux artistes, en lien direct avec les ingĂ©nieurs-gĂ©ographes, pour que leurs Ɠuvres illustrent le plus fidĂšlement possible les Ă©pisodes reprĂ©sentĂ©s et puissent donc servir de support Ă  l’analyse tactique. 9Manquait en revanche, du moins Ă  notre connaissance, une confrontation systĂ©matique des peintures de Lejeune, de ses mĂ©moires et de la tradition de coopĂ©ration entre artistes et stratĂšges telle qu’elle s’est mise en place Ă  partir de la Renaissance italienne. C’est Ă  cette confrontation que nous nous sommes attelĂ©s. Elle rĂ©vĂšle d’abord que Lejeune reste peintre lors mĂȘme qu’il Ă©crit les somptueuses descriptions de paysages abondent sous sa plume oĂč ils sont frĂ©quemment assimilĂ©s Ă  autant de tableaux ». Il s’agit parfois de scĂšnes de guerre sinistres la boucherie d’Eylau, l’incendie de Ratisbonne, les abominations de la guerre d’Espagne, mais auxquelles l’auteur trouve une valeur proprement esthĂ©tique. L’essentiel, dans notre optique, est cependant l’insistance de Lejeune Ă  montrer que l’artiste sait mieux qu’un autre regarder et comprendre un paysage, ce qui constitue une qualitĂ© essentielle chez un bon officier, puisque la tactique consiste entre autres Ă  exploiter intelligemment les caractĂ©ristiques du terrain – raisonnements qui Ă©taient dĂ©jĂ  ceux de Baldassare Castiglione au xvie siĂšcle. Lejeune ne manque pas Ă  cet Ă©gard de rappeler que Berthier, chef d’état-major de la Grande ArmĂ©e, avait lui-mĂȘme une formation de dessinateur en tant qu’ingĂ©nieur-gĂ©ographe. Mieux encore, Lejeune dĂ©montre son propre coup d’Ɠil militaire en caractĂ©risant en quelques lignes tel ou tel champ de bataille ou en analysant certaines dĂ©cisions tactiques de l’Empereur. Ce double talent de paysagiste et de tacticien se retrouve dans ses tableaux. Mais Lejeune sait aussi montrer combien l’éloignement complique l’interprĂ©tation d’une action en cours et quels dĂ©boires tactiques cela peut entraĂźner. 10Notons enfin que le gigantisme croissant des guerres napolĂ©oniennes conduit Lejeune Ă  trahir les normes vĂ©ristes assignĂ©es Ă  la peinture de bataille si sa virtuositĂ© lui a permis de reprĂ©senter de façon Ă  peu prĂšs synoptique les batailles des Pyramides, d’Aboukir, du Mont-Thabor ou de Marengo, l’extension du champ de bataille de la Moskowa l’oblige Ă  n’en reprĂ©senter qu’un Ă©pisode central, l’assaut de la grande redoute, en concentrant autour de cette scĂšne des pĂ©ripĂ©ties qui se sont dĂ©roulĂ©es ailleurs ou Ă  un autre moment. Cela change bien sĂ»r les rapports de l’art et de la stratĂ©gie et il nous faudra ultĂ©rieurement en mesurer les consĂ©quences. 11La confĂ©rence de cette annĂ©e a Ă©tĂ© suivie par deux Ă©tudiants de master et une douzaine d’auditeurs libres. Une vingtaine de stagiaires de l’École de guerre, oĂč le directeur d’études assure la direction du cours de stratĂ©gie, Ă©taient en outre inscrits en master Ă  l’EPHE ; la plupart d’entre eux ont soutenu avec succĂšs. — [2019-2020] 12L’exploration des rapports entre l’art et la stratĂ©gie commencĂ©e l’an dernier s’est poursuivie en 2019-2020 au point d’occuper toute l’annĂ©e, au dĂ©triment du deuxiĂšme thĂšme annoncĂ©. Elle s’est concentrĂ©e sur deux aspects du sujet. Tout d’abord, dans la foulĂ©e de l’enquĂȘte dĂ©jĂ  conduite sur le gĂ©nĂ©ral Lejeune, on s’est penchĂ© sur les rapports entre peintres paysagistes, ingĂ©nieurs-gĂ©ographes et officiers d’état-major du xviiie siĂšcle Ă  la Restauration. Le xviiie siĂšcle avait Ă©tĂ© le parent pauvre de nos recherches de l’an passĂ©, car en matiĂšre de peinture de batailles et de plans en relief, il s’est surtout contentĂ© de prolonger l’hĂ©ritage du second xviie siĂšcle. Cette continuitĂ© nous avait masquĂ© la richesse de sa rĂ©flexion sur la façon la plus appropriĂ©e de produire des vues de paysages et des cartes utilisables par les militaires. 13Sur ce chapitre, nous ne partions pas de rien puisque l’histoire institutionnelle des ingĂ©nieurs-gĂ©ographes a fait l’objet d’excellents travaux, notamment le livre du colonel Berthaut 1902 et la thĂšse de Valeria Pansini 2002, de mĂȘme que leur production graphique citons en particulier le somptueux ouvrage d’Émilie d’Orgeix et d’Isabelle Warmoes sur les atlas militaires manuscrits des xviie et xviiie siĂšcles. 14AprĂšs avoir dressĂ© une synthĂšse de ces travaux, nous nous sommes penchĂ©s sur quelques Ă©crits significatifs de la pĂ©riode, Ă  commencer par le manuel de dessin et de lavis de Nicolas Buchotte, qui n’était pas ingĂ©nieur-gĂ©ographe mais ingĂ©nieur ordinaire du roi, ce qui ne l’a pas empĂȘchĂ© de dĂ©finir les codes graphiques utilisĂ©s par les ingĂ©nieurs-gĂ©ographes jusqu’à la fin du xviiie. Ces codes reposent sur une combinaison du plan et de la perspective, comme dans la peinture de bataille topographique du xvie et du dĂ©but du xviie siĂšcles ; notons cependant que dans cette derniĂšre, la perspective avait prĂ©sĂ©ance sur le plan alors que Buchotte et ses Ă©mules adoptent le compromis inverse. Le souci esthĂ©tique est clairement revendiquĂ© par Buchotte mais n’est nullement incompatible avec l’utilitĂ© militaire des documents produits, puisqu’il se traduit entre autres par l’impĂ©ratif de lisibilitĂ© des cartes. D’autre part, si le traitement de l’espace est nettement figuratif, celui des troupes recourt Ă  une symbologie annonçant de loin celle des documents militaires contemporains, avec des rectangles de diffĂ©rentes formes et couleurs pour distinguer les unitĂ©s d’infanterie, de cavalerie, d’infanterie montĂ©e et d’artillerie ainsi que leur nationalitĂ©. 15Nous avons ensuite Ă©tudiĂ© le traitĂ© de perspective d’Edme-SĂ©bastien Jeaurat 1750, qui suggĂšre que cette technique artistique Ă©tait devenue une sorte de monopole ou tout au moins de spĂ©cialitĂ© des militaires au xviiie siĂšcle en effet, alors mĂȘme que l’ouvrage s’adresse Ă  tous les lecteurs s’intĂ©ressant au dessin et Ă  la peinture, l’éditeur en est Jombert, Ă©diteur du roi pour l’infanterie et l’artillerie », et l’auteur met en avant sa qualitĂ© d’ingĂ©nieur-gĂ©ographe. La trajectoire de Louis-Nicolas de Lespinasse confirme cette impression mais on pourrait donner d’autres exemples. Lespinasse, officier et professeur de tactique Ă  l’École militaire vers la fin de l’Ancien RĂ©gime, Ă©tait aussi un des plus remarquables paysagistes de son temps. En 1801, il publia un TraitĂ© de perspective linĂ©aire Ă  l’usage des artistes et un TraitĂ© du lavis des plans, appliquĂ© principalement aux reconnaissances militaires. Un livre pour le monde civil et un pour l’armĂ©e, donc ; mais il n’est pas indiffĂ©rent que l’un et l’autre aient Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s par Magimel, libraire pour l’Art militaire », et que l’auteur s’y soit prĂ©sentĂ© comme chef de bataillon ». En 1808 enfin, toujours chez Magimel, parut un ouvrage posthume de Lespinasse, De la perspective des batailles, dans lequel Ă©tait rĂ©affirmĂ©e l’importance du dessin et de la peinture pour la formation des officiers. 16DĂ©tail intĂ©ressant, Lespinasse avait Ă©tĂ© reçu Ă  l’AcadĂ©mie royale de peinture et de sculpture en 1787, soit la mĂȘme annĂ©e qu’un autre paysagiste, Pierre-Henri de Valenciennes, qui fut ultĂ©rieurement le maĂźtre du futur gĂ©nĂ©ral Lejeune. Ce dernier fut par ailleurs un protĂ©gĂ© du marĂ©chal Berthier, qui Ă©tait non seulement ingĂ©nieur-gĂ©ographe de formation, mais encore fils d’un ingĂ©nieur-gĂ©ographe devenu sous Louis XV chef du DĂ©pĂŽt gĂ©nĂ©ral de la guerre, qui centralisait la production gĂ©ographique et historique des armĂ©es. Ces fonctions avaient mis Berthier pĂšre en relations avec van Blarenberghe, peintre des batailles » de Louis XV, dont le fils, Ă©galement peintre, donna des leçons de dessin et de peinture Ă  Berthier fils. Ajoutons que les ingĂ©nieurs-gĂ©ographes fournissaient les relevĂ©s topographiques prĂ©paratoires aux peintures de bataille commandĂ©es sous NapolĂ©on et l’on aura une meilleure idĂ©e du systĂšme bien rodĂ© dans lequel s’inscrivit Lejeune. 17Ce systĂšme Ă©tait pourtant menacĂ©. Tout d’abord, nous l’avons vu l’an passĂ©, l’extension croissante des batailles napolĂ©oniennes ne permettait plus de les reprĂ©senter sur une seule et mĂȘme toile, comme Lejeune avait pu le faire pour les batailles de la campagne d’Égypte. Mais une autre remise en cause Ă©tait intervenue en 1802, lorsque le systĂšme cartographique mixte codifiĂ© par Bouchotte fut abandonnĂ© pour le plan d’état-major moderne. En caricaturant, la carte devenait plus scientifique » et moins artistique », Ă©volution que combattit bec et ongles Lespinasse, mais sans avoir gain de cause. 18Le deuxiĂšme thĂšme abordĂ© en 2019-2020 concernait la notion de coup d’Ɠil militaire » et plus largement la rĂ©fĂ©rence artistique sous la plume des penseurs militaires du premier xixe siĂšcle. Il s’articule directement au thĂšme prĂ©cĂ©dent dans la mesure oĂč la nĂ©cessitĂ© de cultiver le coup d’Ɠil militaire » Ă©tait l’une des antiennes favorites des ingĂ©nieurs-gĂ©ographes. Mais cette expression dĂ©signait sous leur plume un rapport trĂšs concret au terrain qu’il s’agissait de croquer, dessiner, peindre ou cartographier, ce qui Ă©tait aussi le cas chez des penseurs militaires du xviiie siĂšcle comme PuysĂ©gur et Folard. Chez les thĂ©oriciens napolĂ©oniens ou post-napolĂ©oniens au contraire, la notion se fait plus gĂ©nĂ©rale et plus abstraite. 19Jomini, en particulier, distingue un coup d’Ɠil tactique qui porte sur le terrain et un coup d’Ɠil stratĂ©gique qui s’exerce uniquement sur la carte d’état-major. Le mĂȘme processus d’abstraction est Ă  l’Ɠuvre dans un outil graphique dont il semble ĂȘtre l’inventeur mais ce point mĂ©riterait plus amples investigations, qu’il nomme l’échiquier stratĂ©gique » et dont il se sert pour modĂ©liser les principales caractĂ©ristiques d’un théùtre d’opĂ©ration il s’agit d’un carrĂ© dont chacun des cĂŽtĂ©s symbolise soit une coupure de terrain majeure dĂ©limitant le théùtre en question, soit la base d’opĂ©rations d’un des protagonistes, soit les deux. Ainsi, pour modĂ©liser la campagne de 1806, le cĂŽtĂ© gauche du carrĂ© reprĂ©sente la base des Français sur le Rhin, le cĂŽtĂ© infĂ©rieur la base des Français sur le Main, le cĂŽtĂ© gauche la base des Prussiens sur l’Elbe et le cĂŽtĂ© supĂ©rieur la mer du Nord. Sur le carrĂ© proprement dit ne figurent que deux villes, Gera et Leipzig, ainsi que des lignes de couleur matĂ©rialisant la cinĂ©matique de la campagne. Il s’agit de dĂ©montrer l’avantage d’une double base d’opĂ©rations, grĂące auquel les Français peuvent intercepter les lignes de communications prussiennes sans que leurs propres lignes de communications soient interceptĂ©es. On est lĂ  aux antipodes des cartes mixtes chĂšres Ă  Lespinasse. L’espace vĂ©cu se dissout dans la pure gĂ©omĂ©trie, ce qui n’est pas Ă©tonnant compte tenu du fait que Jomini devint officier d’état-major sans avoir eu l’expĂ©rience prĂ©alable du terrain. Au demeurant, il semble n’avoir eu aucun intĂ©rĂȘt pour les arts et son approche ultra-rationaliste de la stratĂ©gie tire cette discipline vers la science. 20Clausewitz, au contraire, n’a cessĂ© de dĂ©noncer cette tentation scientiste si profondĂ©ment contraire Ă  la nature de la guerre – et aussi Ă  sa propre nature, car sa correspondance le montre trĂšs attentif Ă  la beautĂ© des paysages, en quoi il ressemble Ă  Lejeune. InitiĂ© aux beaux-arts par son Ă©pouse Marie von BrĂŒhl, elle-mĂȘme peintre et dessinatrice, il chercha Ă  en approfondir la thĂ©orie pour voir jusqu’oĂč elle pouvait ĂȘtre appliquĂ©e Ă  la stratĂ©gie et rĂ©digea vers 1808 un essai sur l’art et la thĂ©orie de l’art » dont nous nous sommes risquĂ©s Ă  traduire les passages les plus significatifs. Il y insiste sur le fait que le talent artistique est une capacitĂ© innĂ©e, mĂȘme si elle demande Ă  ĂȘtre cultivĂ©e pour porter tous ses fruits. Il faut pour cela acquĂ©rir la thĂ©orie de l’art considĂ©rĂ©, mais cette thĂ©orie n’a de sens que par rapport Ă  la pratique. D’autre part, elle ne se compose pas de lois, car la loi vise le gĂ©nĂ©ral alors que la guerre ne prĂ©sente que des cas particuliers. La thĂ©orie de la guerre se borne Ă  constater l’existence de principes d’action concentration, surprise, Ă©conomie des forces que le tacticien ou le stratĂšge doivent dĂ©cliner en procĂ©dĂ©s particuliers en fonction des circonstances dans lesquelles ils sont engagĂ©s. L’art de la guerre rĂ©side prĂ©cisĂ©ment dans cette facultĂ© d’adaptation des principes au contexte et c’est elle qui caractĂ©rise le grand artiste militaire. 21Mais aussi Ă©loignĂ© que soit Clausewitz de Jomini, il le rejoint lorsque, dans son maĂźtre-ouvrage De la guerre, il traite du coup d’Ɠil ». Il rappelle que cette expression a d’abord eu une signification tactique se rapportant directement au terrain, ou plutĂŽt au rapport du terrain et du temps puisqu’il s’agissait entre autres d’apprĂ©cier en combien de temps une unitĂ© pouvait se porter de tel point important du champ de bataille Ă  tel autre. Mais l’expression, poursuit-il, vaut aussi au niveau stratĂ©gique, puisque dans l’un et l’autre cas il s’agit d’apercevoir et de comprendre rapidement une situation complexe. Tout au plus le coup d’Ɠil tactique mobilise-t-il d’abord l’Ɠil corporel » alors que le coup d’Ɠil stratĂ©gique concerne uniquement l’Ɠil de l’esprit », prĂ©cise Clausewitz. 22Enfin, nous avons achevĂ© notre enquĂȘte de cette annĂ©e en replaçant la rĂ©flexion de Clausewitz sur les rapports entre l’art et la stratĂ©gie dans son terreau d’origine tel que l’a magnifiquement Ă©tudiĂ© le grand livre de Jean-Jacques Langendorf sur la pensĂ©e militaire prussienne. En Ă©mergent des stratĂ©gistes trĂšs peu connus en France citons en particulier RĂŒhle von Lilienstern, hĂ©ros des guerres de libĂ©ration » contre NapolĂ©on mais aussi peintre et musicien, ami de Goethe, du dramaturge Kleist, du peintre Caspar David Friedrich et du philosophe Adam MĂŒller. Citons aussi Georg Heinrich von Berenhorst, qui tenta de transposer le criticisme kantien Ă  la stratĂ©gie afin de ruiner les prĂ©tentions dogmatiques de certains penseurs militaires dans le prolongement desquels s’inscrira Jomini. L’analyse de Jean-Jacques Langendorf montre l’influence de la Critique de la raison pure sur Berenhorst, mais n’évoque malheureusement pas celle de la Critique de la facultĂ© de juger. Or, la cĂ©lĂšbre dĂ©finition du beau qu’y donne Kant – ce qui plaĂźt universellement sans concept » – nous semble pouvoir ĂȘtre transposĂ©e Ă  la stratĂ©gie moyennant les ajustements nĂ©cessaires. En effet, cette dĂ©finition signifie entre autres que la beautĂ© ne se laisse jamais emprisonner dans une formule par exemple, il ne suffit pas de connaĂźtre le solfĂšge pour composer un beau morceau. Le jugement esthĂ©tique ne repose pas sur des attendus dĂ©terministes, mais sur le libre jeu de l’entendement et de l’imagination. De mĂȘme, il n’existe aucune recette de victoire Ă  la guerre, oĂč les principes de la stratĂ©gie tiennent lieu de solfĂšge et oĂč leur bonne mise en Ɠuvre dĂ©pend avant tout du libre jeu de l’entendement et de l’imagination du stratĂšge, comme l’a montrĂ© Clausewitz
 23En conclusion, on a le sentiment – mais il resterait Ă  le confirmer par d’autres recherches – que les rapports entre l’art et la stratĂ©gie changent de rĂ©gime en entrant dans le xixe siĂšcle. Le dessinateur et le peintre ne peuvent plus rendre compte en une seule Ɠuvre de batailles couvrant des Ă©tendues de terrain toujours plus vastes. Le cartographe militaire lui-mĂȘme ne peut plus se consacrer au rendu artistique de ce terrain il lui faut adopter une symbologie plus rapide Ă  utiliser, car on lui demande maintenant de produire de plus en plus de cartes pour couvrir des théùtres d’opĂ©rations dilatĂ©s aux dimensions de l’Europe entiĂšre. Les batailles, en se multipliant, cessent d’ailleurs d’ĂȘtre l’alpha et l’omĂ©ga de la guerre. En effet, avec l’énorme augmentation des effectifs liĂ©s Ă  la conscription et la fragmentation corrĂ©lative des armĂ©es en divisions puis en corps d’armĂ©e, la tĂąche du stratĂšge n’est plus seulement de gagner des batailles, mais encore et surtout de les articuler intelligemment dans l’espace et dans le temps. Cela pourrait expliquer la rĂ©interprĂ©tation intellectualiste du coup d’Ɠil » militaire. 24La confĂ©rence de cette annĂ©e a Ă©tĂ© suivie par deux Ă©tudiants de master et une quinzaine d’auditeurs libres. Une vingtaine de stagiaires de l’École de guerre, oĂč le directeur d’études assure la direction du cours de stratĂ©gie, Ă©taient en outre inscrits en master Ă  l’EPHE ; la plupart d’entre eux ont soutenu avec succĂšs.

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